Lille

C'était une ville que je voulais visiter depuis longtemps. J'ai profité que j'avais deux jours de repos et qu'ils ne coïncident plus avec ceux de mon mari pour me lancer.

En 1h05 de train je suis arrivée à cette merveilleuse ville. Malgré la distance très courte le dépaysement est assuré. Architecture typique du nord, cuisine très différente de celle à laquelle je suis habituée (moi qui mange très léger je me suis lancée dans un régime frites-bière-fromage-fricadelle, aïe aïe...) et plein de belles découvertes. Je vous conseille le tour du Vieux Lille en vélotaxi, qui conjugue la convivialité des walking tours et la rapidité d'un vélo électrique. En une heure j'ai appris énormément de choses !

Ça faisait longtemps depuis mon dernier "vrai" voyage. C'était à Lisbonne, il y a tout juste un an.

Puis est venue la crise sanitaire... À part des visites à ma fille à Bordeaux et une location AirBnB à la Teste de Buch (donc toujours en Aquitaine), nous ne nous sommes autorisés aucun déplacement. 

Après les Fêtes et à la fin d'une année éprouvante nous avions besoin de nous reposer. Monsieur m'avait proposé la Guadeloupe mais j'avais surtout peur de me trouver coincée là-bas suite à un confinement-surprise, à une quarantaine imposée en toute dernière minute ou tout simplement à une annulation intempestive des vols de retour en métropole. Monsieur insistait, moi je refusais, mais l'idée de pouvoir souffler un peu me tentait. Restait juste à trouver où nous pourrions aller. 

Le déclic s'est fait pendant le 20h:  nous avons vu un beau reportage sur les alternatives de loisir en montagne suite à la fermeture des remontées mécaniques: de la rando, du ski de fond, des balades en carrosse, et surtout des paysages à couper le souffle. "Erik, on n'a qu'à partir à Chamonix!" Il n'y a pas eu besoin d'insister ni d'argumenter: mon mari est Haut-Savoyard , passionné de montagne, de neige et de nature.

Le voyage a vraiment dépassé nos attentes, et ce dès le début, malgré les adaptations à la nouvelle situation. 

En général nous préférons loger dans des hôtels mais cette fois-ci nous avons choisi une résidence hotellière Pierre et Vacances, justement pour éviter les contacts. Ça s'est avéré un très bon choix: ils se sont parfaitement adaptés aux conditions sanitaires. Le contact avec leur personnel s'est fait tout le temps par téléphone et par mail, et même pour l'enregistrement le jour de notre arrivée nous n'avons croisé personne: toutes les instructions (numéro du bâtiment et de l'appartement, endroit où récupérer la clé, les divers codes d'accès) nous ont été transmises à distance. Toutes nos craintes se sont vite effacées dès notre arrivée: ménage impeccable, instructions laissées par écrit, mot de bienvenue. L'absence de contact humain n'a pas vraiment déshumanisé notre accueil. Un numéro de contact nous avait laissé en cas de souci, mais nous n'avons pas eu besoin d'appeler car tout était parfait. L'appartement était accueillant et bien équipé. Cerise sur le gâteau: juste à côté de la gare, à quelques pas du centre-ville,  notre balcon et notre cuisine avaient une vue imprenable sur l'Aiguille du Midi. 

Une bonne surprise est que nous avions complètement oublié que notre fils se trouvait à Chamonix, pour un stage d'escalade en cascade de glace. Son départ était prévu pour le jour de notre arrivée, mais il a pu le prolonger de deux jours et passer un bon moment avec nous.  

Il y a tout de même du monde à Chamonix, même si les remontées mécaniques restent fermées. Les pistes de ski de fond ont, elles, été prises d'assaut, et pour une fois je me suis sentie au même niveau que tout le monde, vu que la plupart des gens s'essayaient à la discipline pour la toute première fois. Les locations de matériel se font à quelques mètres de la Maison Nordique, et le prix du forfait, qui varie évidemment selon la durée et le nombre de jours, reste raisonnable. 

Pour les pistes de randonnée, que se soit en ski ou en raquette (nous avons choisi la raquette), un conseil: vérifiez bien la météo et surtout le risque d'avalanche avant de vous lancer. Entre les importantes chutes de neige et les redoux il ne faut surtout pas négliger les consignes de sécurité. Pensez aussi à louer du matériel vous permettant de vous retrouver si jamais un accident se produisait. Ces précautions prises, il ne vous reste plus qu'à vous amuser et à vous régaler avec le paysage!

En ville le port du masque est obligatoire. Les restaurant sont fermés mais une bonne partie des cafés propose de la vente à emporter de vin chaud, de chocolat et des crêpes. De quoi bien reprendre vos énergies après une journée bien remplie! Il y a quand même du monde dans les rues, surtout aux abords des points de restauration. Notre choix était à chaque fois de marcher quelques mètres avant la dégustation. 

Et que faire après le couvre-feu? Là, malheureusement, pas d'autre choix que de rester chez soi. Sachez cependant que certains commerçants prêtent du matériel pour fondue ou raclette, à condition d'acheter les ingrédients avec eux. 

Je ne peux que vous conseiller d'y aller. Plutôt que de regretter ce que cette pandémie nous empêche d'avoir, concentrez-vous sur ce que vous avez! Donnez-vous la chance de découvrir autrement des endroits qui sont tout près. Pour ma part, le seul regret a été de n'y être restée qu'une semaine. 

Une chose à garder en tête quand on visite l'Iran est que leur jour de repos tombe les vendredis. En gros, vendredi pour eux c'est dimanche. Il ne faut pas oublier ce détail quand on organise sa visite, sous peine de ne pas être au bon endroit au bon moment.  Et comme dans toute grande ville, il règne à Téhéran les vendredis cette torpeur typique des dimanches matins. Les bureaux, les écoles et une bonne partie des commerces sont fermés. Les rues, d'habitude très mouvementées, se vident, y a moins de voitures, pour une fois on n'a pas de mal à trouver des places assises dans le métro. Mais où est passé tout le monde? La réponse n'est pas très loin. Tous se ruent vers les nombreux parcs de la ville ou bien se rendent à Darband. Perché sur les collines, à l'extrême nord de la capitale, il s'agissait au départ d'un village, qui a fini par être englouti par la ville. 

Une fois sur place, l'idée est de monter par le sentier au long d'un ruisseau et, une fois arrivés en haut, de redescendre. Pour ceux qui ont du mal à marcher ou pour ceux qui veulent vraiment monter très haut, un accès par téléphérique est possible, mais si vous êtes en forme ce serait dommage de ne pas faire le parcours à pied.  L'endroit est surtout occupé par des maisons de thé qui servent aussi de la chicha, quelques restaurants panoramiques, des commerces alimentaires. Il y a des gens de tous les âges, des familles, des couples, mais l'ambiance est surtout jeune et décontractée. 

Bien sûr, il était hors de question de ne pas nous arrêter pour manger un morceau dans une maison de thé. Les places où on s'assoit en tailleur sont étalées un peu partout, certaines sont comme des box fermés et protégés du froid par un rideau plastique, d'autres sont à l'extérieur. Certains établissement ont même des places posées comme des pont, au dessus du ruisseau. Autour de nous, un couple d'amoureux, un groupe bruyant de jeunes gens, garçons et filles qui rigolaient tout en se partageant une chicha. Nous n'avions pas encore déjeuné donc nous avons commandé un kebab qui aurait pu nourrir un bataillon. 

Après le repas nous avons décidé de redescendre. Il devait être 14 heures, et il y avait de plus en plus de monde. 

J'ai appris par la suite que le jeudi soir  il y a encore plus de monde. En tout cas, que ce soit le jeudi soir ou la journée du vendredi, c'est une visite qu'il ne faut surtout pas rater.