Une chose à garder en tête quand on visite l'Iran est que leur jour de repos tombe les vendredis. En gros, vendredi pour eux c'est dimanche. Il ne faut pas oublier ce détail quand on organise sa visite, sous peine de ne pas être au bon endroit au bon moment. Et comme dans toute grande ville, il règne à Téhéran les vendredis cette torpeur typique des dimanches matins. Les bureaux, les écoles et une bonne partie des commerces sont fermés. Les rues, d'habitude très mouvementées, se vident, y a moins de voitures, pour une fois on n'a pas de mal à trouver des places assises dans le métro. Mais où est passé tout le monde? La réponse n'est pas très loin. Tous se ruent vers les nombreux parcs de la ville ou bien se rendent à Darband. Perché sur les collines, à l'extrême nord de la capitale, il s'agissait au départ d'un village, qui a fini par être englouti par la ville.
Une fois sur place, l'idée est de monter par le sentier au long d'un ruisseau et, une fois arrivés en haut, de redescendre. Pour ceux qui ont du mal à marcher ou pour ceux qui veulent vraiment monter très haut, un accès par téléphérique est possible, mais si vous êtes en forme ce serait dommage de ne pas faire le parcours à pied. L'endroit est surtout occupé par des maisons de thé qui servent aussi de la chicha, quelques restaurants panoramiques, des commerces alimentaires. Il y a des gens de tous les âges, des familles, des couples, mais l'ambiance est surtout jeune et décontractée.
Bien sûr, il était hors de question de ne pas nous arrêter pour manger un morceau dans une maison de thé. Les places où on s'assoit en tailleur sont étalées un peu partout, certaines sont comme des box fermés et protégés du froid par un rideau plastique, d'autres sont à l'extérieur. Certains établissement ont même des places posées comme des pont, au dessus du ruisseau. Autour de nous, un couple d'amoureux, un groupe bruyant de jeunes gens, garçons et filles qui rigolaient tout en se partageant une chicha. Nous n'avions pas encore déjeuné donc nous avons commandé un kebab qui aurait pu nourrir un bataillon.
Après le repas nous avons décidé de redescendre. Il devait être 14 heures, et il y avait de plus en plus de monde.
J'ai appris par la suite que le jeudi soir il y a encore plus de monde. En tout cas, que ce soit le jeudi soir ou la journée du vendredi, c'est une visite qu'il ne faut surtout pas rater.



